LE MANIFESTE DE L’ALLIANCE POUR LA CITOYENNETE ET LE TRAVAIL
Comme beaucoup de pays d’Afrique au sud du Sahara, et malgré des avantages indéniables au moment des indépendances tant sur le plan des institutions que de l’administration et des infrastructures, le Sénégal continue à figurer, à la fois étonnamment et logiquement dans presque tous les domaines, parmi les nations les moins avancées du monde. Il y a un mal sénégalais qui aurait pu connaître une issue désagréable depuis longtemps, n’eut été l’esprit républicain sans faille de nos forces de sécurité et de défense,et la sagesse de nos autorités religieuses et coutumières gardiennes de nos traditions.
LA POLITIQUE, qui devait nous placer sur les rampes du rayonnement à tous points de vue, est malheureusement la cause principale du déclassement insupportable de notre cher Sénégal à tous points de vue.
Le mal sénégalais est plurisectoriel :
1) Une société sénégalaise de plus en plus malmenée par la montée des antivaleurs et des comportements destructeurs : malmenée notamment par l’insincérité et le reniement de la parole donnée, l’absence de dignité, le développement de l’irrespect, la dilapidation des deniers publics par des politiciens-affairistes, la généralisation de la corruption, la course vers l’argent facile et souvent illicite, le déclassement de la valeur-travail.
2) Une démocratie abîmée : abîméepar le viol permanent des principes de la démocratie, la partialité de l’État, notamment celle des média d’État, l’utilisation des biens ou moyens publics à des fins vulgairement partisanes, la fraude, la corruption de l’électeur, l’achat des opposants faibles et l’intimidation des opposants jugés récalcitrants, la soumission au Pouvoir Exécutif des autres pouvoirs institutionnels. Une démocratie affaiblie par une Assemblée Nationale obligée de se départir de son pouvoir de contrôle et de proposition que le Peuple et la Constitution lui donnent, et se mettant aux ordres d'un Exécutif obstiné à réduire au silence une opposition en forte infériorité numérique même si parfois courageuse.
3),Une république blessée : blessée par le mépris des lois par les professionnels de la politique, la politisation à outrance de l’administration sénégalaise et de la diplomatie, la différence notoire de traitement que l’on soit puissant ou faible.
Ces pratiques blessent la République ; elles peuvent la faire tomber.
4) Une jeunesse sénégalaise désespérée : une jeunesse qui se retrouve en grande partie, soit rejetée par l’école, soit boudée par le monde du travail. Une jeunesse sénégalaise devenue une proie facile pour toutes les tentations, y compris les plus suicidaires, notamment la prise d’assaut des mers pour fuir vers le mirage européen.
5) Des pères et mères de famille tenaillés par l’angoisse du quotidien :La peur, dans les villes comme dans les campagnes, de ne pas être en mesure d’assurer le minimum vital que l’on doit à sa famille pour pouvoir garder la tête haute. La précarité et l’extrême pauvreté sont tristement partout. Dans ces conditions, il reste aux pères et mères de famille peu d’énergie et de temps pour l’éducation des enfants.
6) Une école paralysée : L’école sénégalaise et particulièrement les écoles publiques sont dans un état de délabrement, de dénuement et de paralysie, quel que soit le niveau d’enseignement, avec les grèves récurrentes de tous, enseignants, étudiants et personnel administratif et technique de services, occasionnées, il est vrai souvent, par des promesses et engagements non tenus des autorités et parfois impossibles à tenir.
7) Un système de santé peu performant : le système de santé sénégalais est plongé dans le dénuement,l’accessibilité insuffisante, l’indigence et les difficultés récurrentes de gouvernance hospitalière. Les Sénégalais ne sont pas correctement soignés.
8) Une politique d’hygiène et de propreté invisibles :Les problèmes d’hygiène et de propreté, sœursjumelles de la santé, restent une des multiples plaies des villes sénégalaises et notamment de la principale d’entre elles, Dakar.
9) Un monde rural dans la détresse : les agriculteurs sénégalais vivent, pour beaucoup, dans un état de grande pauvreté et n’arrivent pas à assurer leur propre sécurité alimentaire, et a fortiori celle du pays. Le Sénégal ne se nourrit pas.
10) Une entreprise sénégalaise oubliée des politiques publiques : L’entreprise sénégalaise que tout prédestinait à jouer les premiers rôles dans l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine, fait preuve de manque d’esprit de conquête et stagne sur son propre marché national, faute de claires et efficaces politiques publiques de soutien aux entreprises, et particulièrement à celles qui vont à la conquête des marchés extérieurs.
Plus spécifiquement, l’industrie sénégalaise, hier une des plus performantes en Afrique de l’ouest, semble être entrée aujourd’hui dans un état de somnolence critique, au moment où tous les pays voisins mettent en place des politiques propres à dynamiser leurs secteurs industriels.
La politique politicienne et lespoliticiens professionnels, causes du mal sénégalais.
Les politiciens professionnels sénégalais sont, dans leur grande majorité, très discrédités. Ils lesont par leurs actes, leurs paroles et leurs comportements qui participent à faire régner un climat de méfiance et de soupçon à l’égard de tout patriote désireux de servir utilement sa patrie. Ils le sont par leurs tentatives d’intimidationet autres stratégies politiciennes de dissuasion, destinées à exclure le maximum de citoyens sérieux et honnêtes du jeu politique. Malheureusement ils y réussissent encore, contraignant certains à renoncer, à abdiquer et à restreindre toute forme d’opposition. Cette anomalie doit être corrigée par des choix d’hommes et de femmes dont on peut s’assurer qu’ils seront justes et bons au regard de leurs trajectoires.
Ils sont discrédités parce que, beaucoup parmi eux, s’obstinent à véhiculer des antivaleurs, qui sont un poison pour la société et l’économie sénégalaises.
Ils sont discrédités parce qu’ils ont transformé la politique-sacerdoce en politique politicienne, qui n’est de fait qu’un art de tromper le peuple. Pourtant, les vérités qui inquiètent doivent toujours être préférées aux mensonges qui rassurent.
Le politicien professionnel n’est qu’au service de lui-même et de ses intérêts personnels, et non de l’intérêt général.Pour lui,la vérité et le vrai varient selon les circonstances. Il adapte ses propos et ses comportements en fonction de ses interlocuteurs. La politique est son seul moyen d’ascension sociale et d’enrichissement. Cet enrichissement est presque toujours illicite.Il a pour seule compétence marginale la politique, son unique terrain de prédilection, et gagne à vouloir y maintenir éternellement notre pays, même en dehors des campagnes électorales, et dans l’ignorance de la construction de solutions urgentes aux vrais maux de notre Sénégal.
Cette situation doit changer.
Nous, citoyens regroupés au sein de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail, entendons conduire ce changement.
Nous entendons mettre fin à la politique comme foire d’empoigne, comme ruse et comme mensonge.
Nous devons mettre fin à la politique professionnelle et à la politique comme moyen d’enrichissement rapide et souvent illicite.
Nousdevons mettre fin à la fonction politique comme sinécure, faveur ou «teraanga », afin de restituer à la politique, qui est charge à assurer et mission à assumer, toute sa dignité pour le seul intérêt du peuple et non celui d’un parti ou d’un leader.
Nous considérons le gouvernant comme un serviteur et non comme un maître.
L’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail entend conduire le changement.
Elle entend le faire parce qu’ellese veut un mouvement politique différent inaugurant un nouveau rapport sain vis à vis de la Res Publica (la chose publique).
- Différent, parce qu’il veut refonder la politique par le bas en rassemblant les patriotes et les citoyens qui ne se reconnaissent plus dans les partis politiques traditionnels ;
- Différent, parce qu’il refuse la politique comme profession et comme moyen d’enrichissement ;
- Différent, parce qu’il promeut la politique-sacerdoce ;
- Différent, parce qu’il refuse la politique comme foire d’empoigne, comme compétition de ruses, de mensonges, de calomnies et de diffamations ;
- Différent, parce qu’il promeut la politique comme une compétition loyale entre des visions, des programmes et des projets politiques ;
- Différent, parce qu’il fonde son action sur des valeurs républicaines fortes ;
- Différent, parce qu’il considère le travail comme la seule et unique voie qui mène les nations comme les individus à la prospérité.
Ces convictions forgent l’identité de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail dont la devise résume parfaitement l’esprit :
Travail, Éthique, Espoir
Saxal Jëf
Car sans travail et sans éthique, l’espoir est vain et toujours déçu.
Les chantiers du changement qu’entend conduire l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail sont de deux ordres : le travail préalable de refondation et le travail de transformation durable.
Le travail préalable de refondation porte sur :
1) La reconstruction de notre démocratie et de notre république : l’instauration d’un État impartial et d’institutions indépendantes est une ardente obligation pour l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail ; un État impartial, c’est-à-dire un Étatayant le souci obsessionnel d’assurer à tous ses citoyens l’égalité de traitement et l’égalité de chances ; et qui ne crée pas les conditions inacceptables d’abus de pouvoir par l’Exécutif.
2) La mise en place d’une administration dépolitisée et tournée vers le développement : la fin d’une administration et d’une diplomatie confisquées par les militants politiques est unimpératif catégorique ;
3) Une fiscalité au service des politiques économiques et non livrée aux caprices et vices d’une classe politique démesurément et indécemment dépensière :la mise en place d’une fiscalité juste, plus simple et libératrice des initiatives à la place d’une fiscalité injuste et étouffante pour le salarié, le consommateur et l’entreprise est une des principales voies vers le renouveau économique;
Le travail de transformation durable portera sur :
1) Le retour aux valeurs positives de notre société :
Par la promotion d’une citoyenneté suffisamment habilitée à faire fonctionner le système démocratique en délibérant utilement des affaires publiques.
Par l’affirmation que la souveraineté et la citoyenneté restent les bases essentielles du politique. Une citoyenneté non plus comprise comme l’appartenance à une communauté ou la soumission et une subordination humainement dégradantesà une autorité, mais comme force vitale au service de la collectivité pour le bon vivre ensemble. Une citoyenneté qui ne se définit plus seulement en termes de droits et de devoirs, mais surtout ancrée dans une responsabilité respectueuse du Bien Commun et une intégrité enracinée dans le culte de l’Intérêt Général.
Par la promotion des valeurs d’humanisme, de dignité, d’intégrité et de respect susceptibles de permettre à tous les citoyens de pouvoir jouir de leurs biens et de leur travail.
Par la construction d’une solidarité effective d’existence ; celle qui traduit la reconnaissance due aux retraités qui ont mis leur vie active au service de la nation; celle qui n’oublie pas ceux qui sont frappés par le destin et les accidents de la vie ; celle qui porte une délicate attention aux plus fragiles et aux plus vulnérables d’entre les citoyens.
Par le retour à la valeur-travail, à l’esprit de responsabilité, au respect de l’autre, à l’éthique et au patriotisme comme voie incontournable vers la transformation durable du Sénégal.
Ces valeurs sont celles du Nouveau Type de Citoyen qui devra émerger dans notre pays, parce qu’il sera passé des modalités de la citoyenneté à la citoyenneté modèle. Mais, il ne suffit pas de faire émerger un Nouveau Type de Citoyen. Il nous est indispensable d'avoir un Nouveau Type de Dirigeant, qui en phase avec le Peuple, conduira l’œuvre collective de transformation sociale, politique et économique.
2) La mise en place d’une école de qualité et ouverte à tous :
Une école qui favorise l’excellence ; une école, qui accompagne et réoriente plus qu’elle ne rejette ; une école en prise sur le réel, dont les contenus en programmes seront revisités, et qui valorise la formation technique et professionnelle. La formation sera au service de l’insertion professionnelle des jeunes.
3) Un système de santé performant et accessible à tous :
Bien se soigner près de chez soi est un droit pour chaque sénégalais ; c’est un droit, l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail entend en faire une priorité et une réalité.
4) Une économie plus dynamique, plus compétitive, plus inclusive et mieux intégrée à la sous-région :
Une politique économique encourageant l’entreprise, lieu principal de création de la richesse nationale, de performance et de conquête, au service d’une solidarité interne et nationale.
Une politique économique soutenant les initiatives entrepreneuriales (TPE et PME) pourvoyeuses d’emplois et de revenus, notamment celles initiées par les femmes et les jeunes, indispensables « pionniers » du développement.
Une politique économique au service de l’intégration économique régionale.
Une politique économique soucieuse de la préservation de l’environnement et du cadre de vie et prenant en compte les intérêts des territoires.
5) Une agriculture moderne et rémunératrice :
Une agriculture modernisée, qui nourrit et rémunère correctement les cultivateurs, les éleveurs et les pêcheurs, qui nourrit les Sénégalais et exporte ses excédents; c’est possible, d’autres pays l’ont fait. Le Sénégal le fera et l’espoir renaîtra.
6) Une industrie performante et conquérante :
Une industrie créatrice de richesses et d’emplois ; comme d’autres pays dans notre région et ailleurs dans le monde, le Sénégal le fera.
7) Un secteur minier porteur de véritable développement :
Un secteur minier porteur d’une industrialisation structurante et non de la « malédiction des matières premières » .
Un secteur minier apporteur de bien-être pour les générations actuelles et futures et non confisqué par quelques intérêts particuliers.
L’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail le mettra en place.
8) Une politique environnementale responsable :
Une politique environnementale, c’est-à-dire soucieuse de préserver la planète, notre maison commune, celle de ceux qui nous ont devancés et de ceux qui nous suivrons. Le développement est un impératif, il ne se marchande pas, mais nous ne construirons du mal-développement, qui serait un crime contre les générations futures.
9) Une politique culturelle plus inclusive et plus rayonnante :
Une politique rendant l’art et la culture accessibles au plus grand nombre, mettant en valeur la diversité culturelle et artistique du Sénégal, promouvant toutes les formes d’art et de culture tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, favorisant davantage la création des œuvres de l’art et de l’esprit et développant les pratiques artistiques.
10) Le sport comme facteur d’éducation et de santé pour le citoyen et de rayonnement pour le pays :
Promouvoir la pratique des activités physiques et sportives, comme facteur d’épanouissement personnel et élément de santé publique.
Promouvoir le sport de masse en le faisant renaître dans les quartiers et les écoles.Soutenir le sport d’élitelorsqu’il participe au rayonnement international du Sénégal.
11) Une diplomatie indépendante, porteuse de paix et plus attentive aux questions africaines :
Une diplomatie sénégalaise retrouvant son rayonnement et œuvrant pour la paix dans le monde à partir d’une bonne analyse des enjeux et défis géopolitiques contemporains, telle est l’ambition de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail.Une ambition profondément soucieuse de la maîtrise des facteurs de vulnérabilités sécuritaires. La sécurité humaine impose aux leaders politiques une responsabilité de protéger contre toute menace, d’où qu’elle vienne et quelle que soit sa nature
En résumé, l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail entend bâtir une société sénégalaise réellement démocratique et républicaine, conciliant l’économie de marché et la solidarité et la justice sociale, œuvrantpour l’intégration africaine et la paix dans le monde.
Les idéaux del’Alliance pour la Citoyenneté et le Travailrejoignent ceux de la social-démocratie.
L’œuvre de transformation du Sénégal est exaltante, elle est patriotique.
Le Sénégal le peut, les citoyens, les patriotes et l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail le feront par la volonté réformatrice et l’action créatrice portées par l’énergie des consciences citoyennes.
Debout Citoyens !
Debout Patriotes !
Pour un Sénégal performant !
Pour un Sénégal de solidarité !
Pour un Sénégal grand et respecté !