De l’arachide dans les chiffres, mais pas dans les champs

En 2024-2025, la SONACOS n’a collecté que 12.000 tonnes d’arachide. Oui, 12.000 tonnes seulement, malgré le relèvement des prix aux producteurs. Faute de graines, l’entreprise s’est rabattue sur l’importation d’huile, une activité qu’elle reconnaît elle-même comme non rentable.

Alors, une question s’impose : où sont passées les “centaines de milliers de tonnes” dont se vantait le ministre Mabouba Diagne dans son interview accordée au journal Le Soleil le 21 mars 2025 ? Dans un rapport imaginaire ? Dans un conte agricole ? Ou peut-être sur la lune ?

On se souvient encore de son irritation lorsque Abdoul Mbaye avait osé relever cette contradiction. Aujourd’hui, ce n’est plus un opposant qui parle, mais le Directeur de la SONACOS lui-même… et ses chiffres claquent comme une gifle.

Mais au-delà des chiffres, parlons argent. L’État a débloqué 50 milliards de francs CFA pour la campagne agricole, censés soutenir les producteurs et garantir une bonne récolte. À cela s’ajoutent 30 milliards versés à la SONACOS sous forme de subvention directe, pour lui permettre d’acheter et transformer l’arachide. Soit un total de 80 milliards de francs CFA injectés dans le secteur.

La question est simple : où sont passés ces 80 milliards ? N’aurait-il pas mieux valu les distribuer directement aux paysans, plutôt que de simuler une politique agricole dont les résultats se comptent en importations d’huile et en discours ministériels ?

Au Sénégal, on a vraiment inventé une science unique : transformer des milliards en promesses, et des tonnes d’arachide en tonnes de discours.

Ibrahima Thiam,
Président du parti ACT

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