Une taxe injuste qui frappe les plus vulnérables
L’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT) dénonce avec fermeté la nouvelle taxe imposée par le gouvernement d’Ousmane Sonko sur le mobile money. Sous couvert de « redressement économique », le Premier ministre a choisi une voie périlleuse : ponctionner directement les citoyens par une taxe de 0,5 % sur chaque transfert et de 1,5 % sur les paiements marchands. Cette mesure menace de casser un modèle d’inclusion financière qui a pourtant transformé la vie de millions de Sénégalais.
Plutôt que de réduire le train de vie de l’État et de s’attaquer aux véritables sources de gaspillage et de corruption, le gouvernement a préféré aller chercher l’argent là où c’est le plus facile : dans les poches des citoyens ordinaires. Étudiants, petits commerçants, femmes entrepreneures, travailleurs précaires, ce sont eux qui paieront la facture d’une gestion hasardeuse.
Or, le mobile money n’est pas un luxe : c’est une bouée de survie. En 2025, plus de 15 000 milliards de FCFA ont circulé via ces plateformes, permettant aux ménages d’économiser environ 125 milliards de FCFA par an. Y appliquer une taxe, c’est pénaliser ceux qui n’ont pas accès aux banques classiques, et risquer de renvoyer des millions de Sénégalais vers l’économie informelle et l’argent liquide.
Les exemples sont là : en Ouganda et au Cameroun, des mesures similaires ont entraîné une chute brutale des transactions et alimenté la contestation sociale. Le Sénégal ne peut pas se permettre de reproduire les mêmes erreurs, au détriment de sa population la plus vulnérable.
L’ACT appelle solennellement le gouvernement à retirer cette décision injuste et à engager une véritable concertation nationale sur la mobilisation des ressources. La relance économique doit se construire sur la bonne gouvernance, la réduction du train de vie de l’État et la lutte contre la corruption — et non sur le dos des plus pauvres.
Le bureau politique
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